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- Lecture publique « Les Inédits » Artcena
Lecture dirigée par Carole Bergen.
À l’occasion de cette nouvelle édition des lectures « Inédits », les acteur.trice.s de la promotion 2026 du département théâtre (ESAD) liront deux textes lauréats de l’Aide à la création d’Artcena, mis en voix par Carole Bergen : Une oreille dans un pré de Lisiane Durand et Sans poser de question de Coralie Nonnenmacher-Guérin.
Ces lectures seront suivies de rencontres avec les autrices.
Un dimanche de Pâques à la campagne. Rachel cherche les œufs dans le grand pré immense derrière la maison. Elle s’éloigne, s’éloigne, plus attirée par la liberté et la solitude que par les œufs en chocolat. Plus elle s’éloigne, plus les rumeurs provenant de la maison familiale enflent : les remarques de son père sur son nez trop grand, les mises en garde de son père sur la dangerosité des animaux sauvages, les commentaires de son père sur les immigrés, ses certitudes sur un cataclysme mondial prochain…
Rachel accélère, tente de fuir la fatalité familiale, prend ses jambes à son cou entre les herbes folles. Au milieu de la quiétude des champs, au cours de sa fuite, par hasard dans le pré, Rachel trébuche sur une oreille. C’est une oreille humaine, cela ne fait aucun doute. Mais que fait cet objet macabre au beau milieu de la tranquillité de la campagne française ? Rachel la ramasse, la met à l’abri de la fringale des chiens.
Cette oreille mystérieuse devient une confidente, une antre pour déverser tout ce qu’on ne peut dire à personne, tout ce que personne ne veut entendre. Entre théâtre et oratorio, réel et onirisme, ce texte, conte morbide, dépeint les affres du processus d’émancipation de l’adolescence vers l’âge adulte. La langue construit un chant lyrique et rhapsodique qui invite sa prise en charge vocale, sonore et scénique. Cette pièce donne une voix à l’adolescence, et offre au personnage de Rachel qui représente cette étape cruciale de vie, une oreille attentive.
Une femme victime de violences conjugales tue son mari et appelle son frère au secours. Ils se retrouvent tous les deux en pleine nuit au bord de la fosse qu’ils ont creusée pour enterrer le cadavre. Ressurgissent alors tous les non-dits de leur relation et toute leur enfance : l’un et l’autre retracent leur histoire à la lumière de ce meurtre. Les langues se délient, les reproches fusent : comment en sont-ils arrivés là ?
Il aura fallu attendre que quelqu’un meure pour qu’ils puissent enfin se parler. Inspiré des affaires de Jacqueline Sauvage et Valérie Bacot, ce texte pose une question : quand on est seule, abandonnée de tous, peut-on trouver une solution sans répondre à la violence par la violence pour espérer survivre ?
Mise en voix: Carole Bergen
Max Lochon